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11/11/2024
Je ne suis pas un fan inconditionnel d'Eastwood qui est, trop souvent, jugé davantage par rapport à ce qu'il est que par rapport à ce qu'il propose. La bande-annonce de ce "Juré n°2" semblait raconter tout le film mais je me suis laissé convaincre par Marianne de donner sa chance à ce qui pourrait être le dernier long métrage du réalisateur (qui a 94 ans !). Une salle comble en ce jour férié ? Le réalisateur a toujours une cote d'amour très élevée en France !

Le film est de facture assez classique et interrogera sur le sens de la justice des uns et des autres mais l'histoire se déroule de manière tellement abracadabrante que j'ai eu du mal à me laisser porter, les astuces scénaristiques ressortant de manière bien trop visible pour que je les ignore. Les doutes du personnage principal sur ce qui s'est passé le soir du décès de la jeune femme laissent quatre possibilités : elle a été tuée par son compagnon, par le juré N°2, par un autre automobiliste ou par accident. Le film va explorer certaines de ces pistes mais les débats entre les jurés, qui devraient être - à la manière de "12 hommes en colères" - les moments les plus importants du film, sont souvent les moins réussis.

Il faut dire que le personnage principal, interprété par un Nicholas Hoult dont la tête me rappelait plusieurs films (il a joué était dans les X-Men et surtout dans l'intriguant "Le menu" en 2022), n'a pas une partition facile à jouer et... qu'il ne la sublime pas. En face de lui Toni Colette s'en sort mieux mais son rôle est bien plus classique et ses états d'âme un peu trop téléguidés pour franchement toucher. C'est le défaut majeur du film : tout semble ultra artificiel, du juré ancien policier aux errements du personnage principal.

Si l'histoire avance, cela se fait par à-coup et la volonté des scénaristes est trop visible - et tellement attendue - pour empêcher l'ennui de pointer son nez lors de certaines scènes. Qu'est-ce qui sauvera le film ? Que je n'en ai pas attendu grand-chose et une idée de départ intéressante avec son mélange de vraie/fasse culpabilité, sa réflexion sur la morale e la justice et sur la possibilité de s'extirper de ce qu'on a été pour devenir ce que l'on souhaite être. De jolis thèmes en sorte mais qui ne nécessitaient pas d'être mixés avec une campagne politique sans intérêt, une enquête de police ultra bâclée, etc...

Le film mérite-t-il la moyenne finalement ? J'hésite et je ne suis pas sûr que le temps le bonifiera mais, en attendant, il aura ses deux @.
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